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Les forts deviennent ainsi plus faibles, plus indécis, plus absurdes que la moyenne des faibles.

Les races fortes sont des races prodigues. La " durée " par elle-même n'aurait aucune espèce de valeur, on préférerait que l'espèce eut une existence plus courte; ce qui signifie que l'homme, considéré comme addition de forces, gagnerait ainsi une plus grande quantité de domination sur les choses, si cela se passait de telle ou telle façon... Nous nous trouvons devant un problème de l'économie.

390.

Il y a nécessité à démontrer qu'une consommation toujours plus grande d'hommes et de quantités humaines, qu'une " machinerie " des intérêts et de productions toujours plus enchevêtrée se complètent par un mouvement de réaction. J'entends par ce mouvement une mise à part de l'excédent de luxe de l'humanité: c'est là que doit naître à la lumière une espèce plus forte, un type supérieur, qui est soumis à d'autres conditions de conservation et de formation que l'homme de la moyenne. Mon idée, mon symbole pour ce type est, comme on sait, le mot " surhumain ".

Sur ce premier chemin que l'on peut maintenant embrasser complètement du regard naît l'assimilation, l'aplatissement, la chinoiserie supérieure, l'humilité des instincts, la satisfaction dans l'amoindrissement de l'homme, - une sorte d'immobilité