Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/199

Cette page n’a pas encore été corrigée


besoin d'éveiller par occasion la crainte à l'égard d'autres courants extrêmes - en montrant tout ce qu'ils tiennent entre les mains. Pourtant leur instinct lui-même est invariablement conservateur - et " médiocre "... Partout où il y a de la puissance, ils savent être puissants: mais l'exploitation de leur puissance va toujours dans la même direction. Le mot pour qualifier dignement ce qui est médiocre est, comme on sait, le mot " libéral ")...

Réflexion. - Il est insensé de se figurer que toute cette victoire des valeurs pourrait être antibiologique: il faut chercher à l'expliquer par un intérêt vital pour le maintien du type " homme ", fût-ce par cette méthode de prépondérance des faibles et des déshérités. Dans d'autres cas l'homme n'existerait peut-être plus ? - Problème -

L'élévation du type est dangereuse pour la conservation de l'espèce. Pourquoi ? -

L'expérience de l'histoire montre que les races fortes se déciment réciproquement: par les guerres, les désirs de puissance, les aventures, les fortes passions, le gaspillage - (on ne capitalise plus de forces et il se forme des troubles intellectuels par une tension exagérée). Leur existence est coûteuse, bref - elles s'usent les unes les autres. Viennent alors de grandes périodes de profond abattement et de relâchement: toutes les grandes époques se payent...