objets que ceux devant lesquels l'homme d'exception et le surhumain l'éprouveront.
C'est l'optique du premier plan qui ne fait entrer en ligne de compte que les conséquences immédiates, d'où se déduit la valeur du beau (et aussi du vrai et du bien).
Tous les jugements instinctifs ont la vue courte par rapport à la chaîne des conséquences: ils conseillent ce qu'il s'agit de faire en premier lieu. La raison est avant tout un instrument de ralentissement qui s'oppose à la réaction immédiate qui suit un jugement instinctif; elle arrête, elle réfléchit sur de longs espaces, elle prolonge la chaîne des conséquences.
Les jugements sur le beau et le laid sont à vue courte ( - ils ont toujours la raison contre eux): - mais ils persuadent au plus haut degré; ils en appellent à nos instincts, lorsqu'ils se décident le plus rapidement, prononçant leur oui et leur non, avant que la raison ne puisse prendre la parole...
Les affirmations habituelles du beau se suscitent et se stimulent réciproquement; quand une fois l'instinct esthétique est en travail, une foule de perfections multiples et d'origine variée se cristallisent autour de la " beauté particulière ". Il n'est pas possible de demeurer objectif, c'est-à-dire de suspendre la force qui interprète, ajoute, remplit, invente ( - cette force produit l'enchaînement des