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330.

" Récompense et punition. " - On vit ensemble, on dépérit ensemble. Aujourd'hui l'on ne veut pas être récompensé, on ne veut reconnaître personne qui punisse... On a établi le pied de guerre: on veut quelque chose, on rencontre des oppositions et on y arrive peut-être de la façon la plus raisonnable si l'on vit en bon accord, - si l'on conclut un accord.

Dans une société moderne, où chaque individu a fait son " accord ", le criminel est en rupture de contrat... Ce serait là une notion claire. Mais alors on ne pourrait pas tolérer les anarchistes et les adversaires d'une forme de la société dans le sein de celle-ci...

331.

Le crime appartient à la notion de " révolte contre l'ordre social ". On ne punit pas un révolté, on l'écrase. Un révolté peut être un homme malheureux et méprisable: en soi, une révolte ne présente rien qui pût être méprisé, - et, par rapport à notre ordre social, le fait de se révolter n'abaisse pas, par lui-même, la valeur d'un homme. Il y a des cas où l'on devrait même vénérer un tel révolté, parce qu'il ressent dans notre société quelque chose contre quoi il importerait de faire la guerre; parce qu'il y a des cas où il nous réveille du sommeil.

Par le fait qu'un criminel commet une chose particuliè