tout simplement une forme plus inconvenante de la foi chrétienne, et nullement une forme plus raisonnable…
53.
Avec un mot arbitraire et choisi tout à fait au hasard, le mot " pessimisme ", on s’est livré à un abus qui se propage comme une contagion : on y a oublié le problème où nous vivons, le problème que nous sommes. Il ne s’agit pas de savoir qui a raison, — il faut se demander où il faut nous classer, si c’est parmi les condamnés et les organismes de décadence… On a opposé deux façons de penser, comme si elles avaient à lutter l’une contre l’autre pour la cause de la vérité : tandis qu’elles ne sont toutes deux que des symptômes de conditions particulières, tandis que la lutte, à quoi elles se livrent, ne démontre que l’existence d’un problème cardinal de la vie — et nullement d’un problème pour philosophes. Où appartenons-nous ? -
54.
Principaux symptômes du pessimisme. — Les dîners chez Magny : le pessimisme russe (Tolstoï, Dostoïevski) ; le pessimisme esthétique, l’art pour l’art, la " description " (le pessimisme romantique et anti-romantique) ; le pessimisme dans la théorie de la connaissance (Schopenhauer