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auer dit au fond la même chose. " Plus est profonde la corruption de la raison, plus est nécessaire la doctrine de la grâce " — ou, pour parler la langue de Schopenhauer, la négation.

39.

Schopenhauer comme seconde mouture (état avant la révolution) : — La pitié, la sensualité, l’art, la faiblesse de volonté, le catholicisme des désirs spirituels — c’est là au fond de bon XVIIIe siècle.

Chez Schopenhauer l’erreur fondamentale de la volonté est typique (comme si l’appétit, l’instinct, le désir étaient ce qu’il y a d’essentiel dans la volonté) : c’est là amoindrir jusqu’à la méconnaître la valeur de la volonté. De même la haine du vouloir ; tentative de voir dans le non-vouloir, dans le sujet sans but ni intention " (dans le " sujet pur, libre de volonté "), quelque chose de supérieur, la chose supérieure en soi, la chose qui importe. Grand symptôme de fatigue, ou de faiblesse de volonté : car celle-ci est ce que l’appétit traite foncièrement en maître, lui imposant le chemin et la mesure…

40.

Le problème du XIX siècle.— Savoir si son côté fort et son côté faible vont ensemble  ? S’il est fait d’un seul et même bois  ? Si la variété de son idéal, les contradictions de celui-ci,