Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/47

Cette page n’a pas encore été corrigée

unité", ni par l’idée de "vérité ". Rien n’est atteint et obtenu par là ; l’unité qui intervient dans la multiplicité des événements fait défaut : le caractère de l’existence n’est pas " vrai ", il est faux…, on n’a décidément plus de raison de se persuader de l’existence d’un monde-vérité… En un mot, les catégories : " cause finale ", " unité ", " être ", par quoi nous avons prêté une valeur au monde, sont retirées par nous — et dès lors le monde a l’air d’être sans valeur…

En admettant que nous ayons reconnu comment le monde ne peut plus être interprété par ces trois catégories, et qu’après cet examen le monde commence à être sans valeur pour nous, il faudra nous demander d’où nous vient cette croyance en ces trois catégories. — Essayons s’il n’est pas possible de leur refuser créance, à elles  ! Lorsque nous aurons déprécié ces trois catégories, la démonstration de l’impossibilité de les appliquer au monde n’est plus une raison suffisante à déprécier le monde.

— Résultat : la croyance aux catégories de la raison est la cause du nihilisme, — nous avons mesuré la valeur du monde d’après des catégories qui se rapportent à un monde purement fictif.

— Conclusion : toutes les valeurs par quoi nous avons essayé jusqu’à présent de rendre le monde