hé de morale, pénétré du sentiment de la faute, devenu vieux et malade. Ce n’est pas la " corruption des mœurs " de l’antiquité, mais précisément son moralisme qui créa les conditions sous lesquelles le christianisme put se rendre maître de l’antiquité. Le fanatisme moral (bref : Platon) a détruit le paganisme en transmuant sa valeur et en versant du poison à l’innocence. — Nous devrions enfin comprendre que ce qui fut détruit là était une chose supérieure, si on la compare à ce qui domina par la suite ! — Le christianisme est sorti de la corruption psychologique, il n’a pris racine que sur un sol corrompu.
242.
La science considérée comme discipline ou comme instinct. — Chez les philosophes grecs, j’aperçois un abaissement des instincts : autrement ils n’auraient pas commis l’extraordinaire méprise de considérer l’état conscient comme le plus précieux. L’intensité de la conscience est en rapport inverse avec la facilité et la rapidité de la transmission cérébrale. Là règne l’opinion contraire, relativement aux instincts : ce qui est toujours la preuve que les instincts sont affaiblis. Il faut, en effet, que nous cherchions la vie parfaite là où elle est la moins consciente (c’est-à-dire là où elle s’aperçoit le moins de sa logique, de ses raisons, de ses moyens et de ses intentions, d