La sage fatigue : Pyrrhon. Vivre humble parmi les humbles. Point de fierté. Vivre de façon vulgaire ; vénérer et croire, croire tout ce que les autres croient. Se garder de la science et de l’esprit, de tout ce qui gonfle. Être simplement d’une patience indescriptible, être insouciant et doux, [GR : ] apatheia, mieux encore [GR : ] pranzês. Un bouddhiste pour la Grèce, grandi parmi le tumulte des écoles ; tard venu ; fatigué ; la protestation de la lassitude contre le zèle des dialecticiens ; l’incrédulité qu’inspire aux âmes fatiguées l’importance de toute chose. Il a vu Alexandre, il a vu les pénitents hindous. Sur de pareils hommes, tard venus et raffinés, tout ce qui est bas, tout ce qui est pauvre, tout ce qui est idiot exerce sa séduction. Cela narcotise ; cela détend (Pascal). D’autre part, ils vinrent à l’unisson de la foule, ils échangent un peu de chaleur avec tout le monde : ils ont besoin de chaleur, ces hommes fatigués… Surmonter la contradiction ; point de lutte, ne pas souhaiter les distinctions honorifiques ; nier les instincts grecs. (Pyrrhon vivait avec sa sœur qui était sage-femme). Travestir la sagesse pour qu’elle ne distingue plus ; l’affubler d’un manteau de pauvreté et de haillons ; se livrer aux travaux les plus vulgaires : se rendre au marché et vendre des cochons d’Inde… La douceur, la clarté,