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l’art, comme force " décorative " : de même que l’homme voit la femme, en lui attribuant en quelque sorte toutes les qualités existantes, de même la sensualité de l’artiste réunit en un seul objet tout ce qu’il vénère et tient haut - de la sorte il complète un objet (il l’" idéalise "). La femme, consciente du sentiment que l’homme éprouve à son égard, vient au-devant de ses efforts d’idéalisation, en se parant, en marchant et en dansant bien, en exprimant des pensées délicates : de même elle observe la pudeur, la réserve, la distance - avec le sûr instinct que par là le pouvoir idéalisateur de l’homme grandira. ( - Avec la prodigieuse subtilité de l’instinct féminin, la pudeur n’est nullement de l’hypocrisie consciente : la femme devine que c’est précisément la chasteté naïve et véritable qui séduit le plus l’homme et le pousse à une estimation trop élevée. C’est pourquoi la femme est naïve par la subtilité d’instinct qui lui conseille l’utilité de l’innocence. Une intention volontaire de clore les yeux sur elle-même… Partout où la simulation fait plus d’effet lorsqu’elle est inconsciente elle devient inconsciente.)

199.

Un idéal qui veut s’imposer ou se maintenir cherche à s’appuyer : a) sur une origine supposée ; b) sur une prétendue parenté avec des puiss