Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/265

Cette page n’a pas encore été corrigée

uvée.

197.

Par quel moyen une vertu arrive-t-elle à la puissance ? — Exactement par les mêmes moyens qu’un parti politique : la calomnie, la suspicion, la destruction souterraine des partis qui s’opposent à lui et qui possèdent déjà le pouvoir, changement de leurs noms en les débaptisant, persécution et railleries systématiques. Par conséquent rien que par des " immoralités ". Comment un désir agit-il avec lui-même pour se transformer en vertu ? — Il se débaptise ; il nie systématiquement ses intentions ; il s’exerce à se mal comprendre ; il s’allie avec des vertus existantes et reconnues ; il affiche une grande inimitié contre les adversaires de celle ci - Il s’agit de s’acheter, si possible, la protection des puissances sacrées ; il faut enivrer, enthousiasmer ; la tartuferie de l’idéalisme : le gager un parti, soit qu’il triomphe, soit qu’il périsse… devenir inconscient, naïf…

198.

La fausseté. — Tout instinct souverain se sert des autres comme d’un instrument, il en fait sa cour, ses flatteurs : il ne se laisse jamais appeler par ses vilains noms : et il ne tolère pas d’autres louanges, à moins qu’il ne soit en même temps loué indirectement. Autour de tout instinct souverain se cristallisent toutes les louanges et tou