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fait volontairement (ceci seulement pour que l’on puisse croire que le bien est également fait volontairement), et, d’autre part, tout mal et toute souffrance ont un but de salut. L’idée de " faute " ne devait pas remonter jusqu’à la cause primitive du monde, et l’idée de " punition " était considérée comme un bienfait éducateur, par conséquent comme l’acte d’un Dieu bon. Domination absolue de l’évaluation morale au-dessus de toute autre évaluation ; on était certain que Dieu ne pouvait être méchant et ne pouvait rien faire de nuisible, c’est-à-dire qu’au mot de perfection ne s’attachait qu’une idée de perfection morale.

178.

De qui la morale est-elle la volonté de puissance ? — Le trait commun dans l’histoire de la morale depuis Socrate, c’est la tentative faite pour amener les valeurs morales à la domination sur toutes les autres valeurs : de façon à ce qu’elles soient non seulement les guides et les juges de la vie, mais encore les guides et les juges 1) de la connaissance, 2) des arts, 3) des aspirations politiques et sociales. " Devenir meilleur " considéré comme la seule tâche, tout le reste n’est que moyen vers ce but (ou perturbation, entrave, danger : et doit par conséquent être combattu jusqu’à la destruction… ) - Il y a un mouvement semblable en Chine. Il y en a un aussi aux I