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qui sont physiologiquement liées au type de la dégénérescence : par exemple la faiblesse de volonté, l’incertitude et même la multiplicité de la " personne ", l’impuissance à supprimer la réaction à une excitation quelconque et de se " dominer ", la contrainte devant toute espèce de suggestion d’une volonté étrangère. Le vice n’est pas une cause ; le vice est une conséquence… Le vice sert à résumer, dans une délimitation assez arbitraire, certaines conséquences de la dégénérescence physiologique. Une proposition générale comme celle qu’enseigne le christianisme - " l’homme est mauvais "- serait justifiée, si l’on pouvait admettre que le type du dégénéré fût considéré comme type normal de l’homme. Mais c’est là peut-être une exagération. Ce qui est certain, c’est que la proposition peut avoir son droit partout où le christianisme prospère et tient le dessus : car, par là, on démontre l’existence d’un terrain morbide, d’un domaine pour la dégénérescence.

171.

Critique des sentiments de valeur subjectifs. — La conscience. Autrefois on faisait ce raisonnement : la conscience rejette cette action ; par conséquent cette action est condamnable. De fait, la conscience réprouve une action parce qu’elle a longtemps été réprouvée. Elle ne fait que redire : elle ne crée pas de valeurs. Ce qui déterminait autr