même, qui n’a plus besoin de justification, — tout le reste (la façon de vivre et de laisser vivre) n’est qu’un moyen pour atteindre ce but… Mais c’est là penser pauvrement : la crainte de la douleur, de l’impureté, de la perdition, motifs suffisants pour laisser tout aller à vau-l’eau. Cette façon de penser mesquine est le signe d’une race épuisée ; il ne faut pas s’y laisser tromper. (" Devenez comme les enfants. " - Une nature du même ordre : François d’Assise, névrosé, épileptique, visionnaire, comme Jésus.)
144.
Voyons ce que le " vrai chrétien " fait de tout ce que déconseille son instinct : il met en suspicion et traîne dans la boue tout ce qui est beau, riche, fier, tout ce qui brille, et ce qui est puissant, la conscience de soi, la connaissance - bref, toute la culture : son intention est d’enlever à celle-ci sa bonne conscience…
145.
Le christianisme est possible sous forme d’existence privée ; il suppose une société étroite, limitée, absolument anti-politique, — il appartient au conventicule. Un " État chrétien ", par contre, une "politique chrétienne" apparaissent comme un mensonge éhonté, de même qu’une conduite chrétienne de l’armée qui finirait par traiter en