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eur : 1) Quelles sont les valeurs niées par l’idéal chrétien ? Que contient l’idéal contraire ? — La fierté, la distance, la grande responsabilité, l’exubérance, la superbe animalité, les instincts guerriers et conquérants, l’apothéose de la passion, de la vengeance, de la ruse, de la colère, de la volupté, de l’esprit d’aventure, de la connaissance ; on nie l’idéal noble : la beauté, la sagesse, la puissance, la splendeur, le caractère dangereux du type homme : l’homme qui détermine des buts, l’homme de l’avenir ( - ici le christianisme se présente comme conséquence du judaïsme. — ) 2) Est-il réalisable ? — Oui, mais il est soumis à des conditions climatériques, de même que l’idéal hindou. Tous deux négligent le travail. — Il met à part, en dehors du peuple, de l’État, de la communauté de culture, de la juridiction, il rejette l’instruction, le savoir, l’éducation, les bonnes manières, l’industrie, le commerce… il dégage de tout ce qui fait l’utilité et la valeur de l’homme - il circonvient l’homme par une idiosyncrasie de sentiments. Non politique, anti-national, ni agressif ni défensif - il n’est possible que dans une organisation politique et sociale fortement établie qui laisse pulluler, aux dépens de la société, ces parasites sacrés. 3) Il demeure en conséquence de la volonté de plaisir - et rien de plus ! La " félicité céleste " est tenue pour quelque chose qui se démontre soi-