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lumières et de ténèbres, n’est qu’une existence mauvaise et fausse : être sauvé par le Fils, voilà la tâche. " L’homme innocent, oisif, immortel, heureux " - cette conception qui forme l’objet des " suprêmes désirs ", doit être critiquée avant tout. Pourquoi la peine, le travail, la mort, la douleur (et, pour parler en chrétien, la connaissance) vont-ils contre les " suprêmes désirs " ? — Les paresseuses notions chrétiennes du " salut ", de l’" innocence ", de l’" immortalité ".

142.

L’homme supérieur se distingue de l’homme inférieur par son intrépidité et son défi au malheur : c’est signe de régression, lorsque les évaluations eudémoniques commencent à être considérées comme les plus hautes ( - l’épuisement physiologique, l’appauvrissement de la volonté - ). Le christianisme avec sa perspective de " béatitude " est l’horizon typique pour une espèce d’hommes souffrante et appauvrie. La plénitude de la force veut créer, souffrir, disparaître : pour elle le pieux salut des chrétiens est une mauvaise musique et les gestes hiératiques l’ennuient.

143.

Nous avons rétabli l’idéal chrétien : il nous reste à déterminer sa val