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ement continuel du milieu : de la sorte la doctrine chrétienne déplace sans cesse l’équilibre… La favorisation des humbles et des petites gens… Le développement de la caritas… Le type " chrétien " adopte de nouveau graduellement ce qu’il avait nié primitivement ( - persistant dans cette négation). — Le chrétien devient citoyen, soldat, juge, ouvrier, commerçant, savant, théologien, prêtre, philosophe, agronome, artiste patriote politicien "prince"…, il reprend tous les agissements qu’il avait reniés ( - la défense personnelle, le jugement sur ses semblables, la punition, le serment, la distinction entre un peuple et un autre, le dénigrement, la colère…). La vie du chrétien finit par être tout entière la vie dont le Christ enseignait qu’il fallait se séparer. L’Église appartient au triomphe de l’Antéchrist, tout aussi bien que l’État moderne, que le nationalisme moderne.

133.

Une religion nihiliste, sortie d’un peuple fatigué et suranné, ayant survécu à tous les instincts violents conformes à ce peuple - transportée peu à peu dans un autre milieu, pénétrant enfin parmi les peuples jeunes qui n’ont pas encore vécu du tout - comme cela est singulier ! Un bonheur du déclin et du soir, un bonheur de bergers, prêché à des barbares, à des Germains ! Combien il fallut d’abord germa