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le ne repousse pas l’être le plus infime, elle renonce, d’une façon formelle, à faire valoir son droit, à se défendre, à la victoire dans le sens de triomphe personnel ; elle croit à la béatitude, ici-bas, sur la terre, malgré la misère, la résistance et la mort ; elle est conciliante et repousse la colère et le mépris ; elle ne veut pas de récompense ; elle ne s’engage vis-à-vis de personne ; c’est l’abandon dans ce qu’il a de plus spirituel et de plus intellectuel ; une vie très fière avec la volonté de la vie pauvre et servile. Après que l’Église se fut laissé prendre toute la pratique chrétienne, lorsqu’elle eut sanctionné formellement la vie dans I’État, ce genre de vie que Jésus avait combattu et condamné, elle fut forcée de placer ailleurs le sens du christianisme : dans la foi en des choses incroyables, dans le cérémonial des prières, des adorations, des fêtes, etc. L’idée de " péché ", de " pardon ", de " punition ", de " récompense ", tout ce qui ne jouait aucun rôle et était presque exclu du premier christianisme, tout cela fut maintenant mis au premier plan. Un épouvantable brouillamini de philosophie grecque et de judaïsme ; l’ascétisme ; les perpétuels jugements et les condamnations ; la hiérarchie, etc.

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Pour l’histoire du christianisme. — Chang