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er en juges dans ces questions, dépassent toutes les bornes. La légèreté impudente avec laquelle il est parlé ici des problèmes les plus inabordables (la vie, le monde, Dieu, le but de la vie) comme si ce n’était pas du tout des problèmes, mais les choses les plus simples que n’ignorent pas ces petits cagots !

123.

Combien l’objet importe peu ! C’est l’esprit qui vivifie ! Il y a un air lourd et empesté dans tout ce bavardage échauffé qu’ils font autour du " salut ", de " l’amour ", de la " béatitude ", de la " foi ", de la " vérité ", de la " vie éternelle " ! Que l’on prenne, par contre, un livre vraiment païen, par exemple Pétrone, où, en somme, on ne fait, ne dit, ne veut et n’estime rien qui ne soit un péché, et même un péché mortel, selon l’estimation chrétienne et bigote. Et, malgré cela, quel sentiment du bien-être, dans l’air pur, la spiritualité supérieure, l’allure plus rapide, l’excès de force libérée et sûr de l’avenir ! Dans tout le Nouveau Testament il n’y a pas une seule bouffonnerie : mais cela suffit à réfuter un livre…

124.

La guerre contre les nobles et les puissants que l’on fait dans le Nouveau Testament est une guerre semblable à celle du Renard et avec les