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té de vivre et de dominer a de monstrueux, lui vient de sa classe dominante - les couches que soulève le jeune christianisme ne peuvent être mieux caractérisées que par la fatigue des instincts. D’une part, on en a assez, et d’autre part on est satisfait, chez soi, en soi, pour soi.

109.

Cette religion nihiliste rassemble dans l’Antiquité pour son propre usage, tous les éléments de décadence et tout ce qui leur ressemble - c’est-à-dire : a) Le parti des faibles et des malvenus (le rebut du monde antique : ce que celui-ci a repoussé avec le plus de violence…) ; b) Le parti de ceux qui sont infestés de morale, le parti des antipaïens ; c) Le parti de ceux qui sont fatigués de politique et indifférents (les Romains blasés…), des dénationalisés qui ont gardé un vide dans leur cœur ; d) Le parti de ceux qui sont rassasiés d’eux-mêmes, — qui sont heureux de contribuer à une conspiration souterraine. -

110.

La vie judéo-chrétienne : ici le ressentiment ne prévalut point. Ce furent seulement les premières persécutions qui poussèrent les passions à se manif