Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/127

Cette page n’a pas encore été corrigée

tôme de faiblesse : les moyens extrêmes caractérisent toujours des conditions anormales. Ce qui manque ici, ou plutôt ce qui s’émiette, c’est la force nécessaire à entraver une impulsion : lorsque l’on a l’instinct de devoir céder, c’est-à-dire de devoir réagir, on fera bien d’éviter les occasions (" les séductions ").

Une " impulsion des sens " n’est une séduction que lorsqu’il s’agit d’êtres dont le système est facile à mouvoir et à déterminer : dans le cas contraire, lorsque le système est très pesant et très dur, il faut des incitations violentes pour mettre les fonctions en mouvement.

La débauche n’est pour nous une objection que contre celui qui n’y a pas droit et presque toutes les passions ont été décriées à cause de ceux qui n’étaient pas assez forts pour les tourner à leur avantage.

Il faut se mettre d’accord pour affirmer que l’on peut objecter contre la passion ce que l’on objecte contre la maladie : malgré cela — nous ne saurions nous passer de la maladie et encore moins de la passion. Nous avons besoin de ce qui est anormal, nous donnons à la vie un choc formidable par ces grandes maladies…

Dans le détail il faut distinguer :

1) La passion dominante, qui entraîne même avec elle la forme suprême de la santé : ici la coordination des systèmes intérieurs et son action au service