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ient riche en mécomptes, en difformités, plus elle est près de sa chute… On ne supprime pas la caducité par les institutions. Ni la maladie. Ni le vice non plus.

La dégénérescence. Premier principe : ce que l’on tenait jusqu’à présent pour la cause de la dégénération en est la conséquence.

Mais encore : tout ce que l’on considérait comme remède contre la dégénérescence n’était que des palliatifs contre certains effets de celle-ci.

La décadence et ses suites : le vice — le caractère vicieux ; la maladie — l’état maladif ; le crime — la criminalité ; le célibat — la stérilité ; l’hystérisme — la faiblesse de volonté ; l’alcoolisme ; le pessimisme ; l’anarchisme.

73.

Idée fondamentale sur la nature de la décadence : ce que l’on a regardé jusqu’à présent comme sa cause, c’en est la conséquence.

Par là se transforme toute la perspective du problème moral.

Toute la lutte morale contre le vice, le luxe, le crime et même contre la maladie apparaît comme une naïveté, comme une chose superflue : — il n’y a pas d’" amendement " (contre le remords).

La décadence elle-même n’est rien qu’il faille combattre : elle est absolument nécessaire et propre à chaque époque, à chaque peuple. Ce qu’il