ce fatalisme des « petits faits » (ce petit faitalisme, comme je le nomme) où la science française cherche maintenant une sorte de prééminence morale sur la science allemande, ce renoncement à toute interprétation (à tout ce qui est violence, ajustage, abréviation, omission, remplissage, amplification, bref à tout ce qui appartient en propre à l’interprétation) — tout cela, pris en bloc, est aussi bien l’expression de l’ascétisme par vertu que n’importe quelle négation de la sensualité (ce n’est là, au fond, qu’un cas particulier de cette négation). Mais la force qui pousse à cet ascétisme, cette volonté absolue de la vérité, c’est, que l’on ne s’y trompe pas, la foi dans l’idéal ascétique lui-même, sous la forme de son impératif inconscient, — c’est la foi en une valeur métaphysique, en une valeur par excellence de la vérité, valeur que seul l’idéal ascétique garantit et consacre (elle subsiste et disparaît en même temps que lui). Il n’y a, en bonne logique, pas de science « inconditionnelle » ; la seule pensée d’une telle science est inconcevable, paralogique : une science suppose nécessairement une philosophie, une « foi » préalable qui lui donne une direction, un sens, une limite, une méthode, un droit à l’existence. (Celui qui veut procéder inverse-
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