phénomène dionysiaque chez les Grecs (il en donne la psychologie première, il y voit l’une des racines de tout l’art grec —), d’autre part la compréhension du socratisme. Socrate montré pour la première fois comme instrument de la décomposition grecque, comme décadent type. La « raison » contre l’instinct ! La « raison » à tout prix envisagée comme force dangereuse qui mine la vie ! — Dans tout le livre un silence profond et hostile à l’égard du christianisme : il n’est ni apollinien, ni dionysien : il nie toutes les valeurs esthétiques ( — les seules valeurs que reconnaisse l’Origine de la Tragédie —), il est nihiliste au sens le plus profond, tandis que dans le symbole dionysiaque est atteinte l’extrême limite de l’affirmation. Une fois il est fait allusion aux prêtres chrétiens comme à « l’espèce la plus farouche de nains », de « créatures souterraines — ».
2.
« Ce début est singulier au delà de toute mesure. J’avais découvert pour mon expérience personnelle le seul symbole et le seul parallèle que possède l’histoire, — et par cela même j’avais été le premier à comprendre le merveilleux phénomène de l’essence dionysienne. De même, ayant reconnu en Socrate un décadent, j’avais donné une preuve absolument sans équivoque que la sûreté de mon toucher psychologique, loin de courir un danger, était à jamais à l’abri d’une quelconque idiosyncrasie morale —. La morale elle-même, envisagée comme symptôme de décadence, c’était là une innovation de tout premier ordre, un phénomène unique dans l’histoire de la connaissance. Combien, dans les deux cas, je m’étais élevé d’un seul bond au-dessus du lamentable bavardage, des discussions stériles de l’optimisme opposé au pessimisme. Je commençai par voir la véritable opposition : l’instinct en dégénérescence qui se dirigeait contre la vie, avec une souter-