régulier dans la vie, à quoi l’on doit seul toute
espèce de bien-être : dans le culte de la symétrie,
on vénère donc inconsciemment la règle et la belle
proportion, comme source de tout le bonheur qui
nous est venu ; cette joie est une espèce d’action de
grâce. Ce n’est qu’après avoir éprouvé une certaine
satisfaction de cette dernière joie que naît
un sentiment plus subtil encore, celui d’une jouissance
obtenue en brisant ce qui est symétrique et
réglé ; si ce sentiment incite, par exemple, à chercher
la raison dans une déraison apparente : par
quoi il apparaît alors comme une espèce d’énigme
esthétique, catégorie supérieure de la joie artistique
mentionhée en premier lieu. — Celui qui poursuit
encore cette considération saura à quelle
espèce d’hypothèses, pour l’explication du phénomène
esthétique, on renonce ici par principe.
Pas trop rapproché. — Il y a désavantage pour
les bonnes pensées à se suivre de trop près ; elles
se cachent réciproquement la vue. — C’est pourquoi
les plus grands artistes et les plus grands
écrivains ont fait un usage abondant du médiocre.
Brutalité et faiblesse. — Les artistes de tous les temps ont fait la découverte que dans la brutalité réside une certaine force et que celui qui le voudrait ne peut pas toujours être brutal ; de même que certaines catégories de la faiblesse agissent profondément sur le sentiment. On s’est servi