Les trois quarts de la force. — Une œuvre qui
doit produire une impression de santé doit être exécutée
tout au plus avec les trois quarts de la force
de son auteur. Mais si l’auteur a donné sa mesuré
extrême, l’œuvre agite le spectateur et l’effraye par
sa tension. Toutes les bonnes choses laissent voir
uri certain laisser-aller et elles s’étalent à nos yeux
comme des vaches au pâturage.
Ne pas accepter comme hôte la faim. — Celui
qui a faim absorbe la bonne nourriture tout comme
la grossière, et il n’y voitaucune différence. L’artiste
qui a certaines prétentions ne songera donc pas à
inviter l’affamé à sa table.
Vivre sans art et sans vin. — Il en est des
œuvres d’art comme du vin ; il vaut mieux n’avoir
besoin ni de l’un ni des autres, et transformer
sans cesse, soi-même, par le feu et la douceur intérieure
de l’âme, le vin en eau.
Le génie de proie. — Le génie de proie dans les arts, qui s’entend même à tromper les esprits subtils, naît quand quelqu’un considère comme butin, dès son plus jeune âge, toutes les bonnes choses qui ne sont pas précisément protégées par les lois et attribuées comme propriété à une seule personne.