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HUMAIN, TROP HUMAIN, DEUXIÈME PARTIE



271.

Grand et périssable. — Ce qui touche jusqu’aux larmes ceux qui assistent à ce spectacle, c’est le regard de joie extatique qu’une belle jeune femme jette à son mari. On y ressent toute la mélancolie de l’automne, tant à cause de l’immensité, qu’à cause de la périssabilité du bonheur humain.

272.

Sens du sacrifice. — Certaine femme possède l’intelletto del sacrifizio et ne parvient plus à se réjouir de sa vie, lorsque son époux ne veut pas la sacrifier : elle ne sait plus alors que faire de sa raison et, imperceptiblement, de victime, elle devient sacrificateur.

273.

Peu féminin. — « Bête comme un homme », disent les femmes ; « lâche comme une femme », disent les hommes. La bêtise est chez la femme ce qui est peu féminin.

274.

Les tempéraments masculins et féminins et la mortalité. — Le sexe masculin possède un plus mauvais tempérament que le sexe féminin, cela ressort aussi du fait que les enfants masculins sont plus exposés à la mortalité que les enfants féminins, apparemment parce que ceux-là s’exaspèrent plus facilement : leur sauvagerie et leur