règles dans le récit épique, au milieu desquelles il lui fallut danser : et lui-même ajouta, de son propre chef, de nouvelles conventions pour ceux qui allaient venir. Ce fut là l’école éducatrice des poètes grecs : se laisser imposer d’abord, par les poètes précédents, une contrainte multiple ; puis ajouter l’invention d’une contrainte nouvelle, s’imposer cette contrainte et la vaincre avec grâce : afin que soient remarquées et admirées la contrainte et la victoire.
Ampleur des écrivains. — La dernière chose qui vient à un bon écrivain, c’est l’ampleur ; celui qui l’apporte avec lui ne sera jamais un bon écrivain. Les plus nobles chevaux de course sont maigres, jusqu’à ce qu’ils puissent se reposer de leurs victoires.
Héros essoufflés. — Les poètes et les artistes qui souffrent d’étroitesse dans les sentiments font haleter leurs héros le plus longtemps : ils ne s’entendent pas à respirer facilement.
Les demi-aveugles. — Le demi-aveugle est l’ennemi né de tous les écrivains qui se laissent aller. Quelle colère le prend en fermant un livre où il s’est aperçu que l’auteur a besoin de cinquante pages pour faire part de cinq idées : il est furieux d’avoir mis en danger, presque sans récompense, ce qui lui reste d’yeux. — Un demi-aveugle disait