Bonheur d’escalier. — De même que, chez certains
hommes, le mot d’esprit ne marche pas d’un
pas égal avec l’occasion de le placer, en sorte que
l’occasion a déjà passé la porte quand le mot d’esprit
est encore sur l’escalier, chez, d’autres hommes,
il y a une espèce de bonheur d’escalier qui
court trop lentement pour être toujours aux côtés
du temps aux pieds légers. La meilleure jouissance
que procure à ces hommes un événement ou toute
une période de la vie ne leur parvient que longtemps
après, parfois seulement comme un faible
parfum aromatisé, qui évoque de la langueur et de
la tristesse, — comme si — à un moment ou à un
autre — il avait été possible d’étancher sa soif dans
cet élément, tandis que maintenant il est trop tard.
Vers. — Ce n’est pas un argument contre la
maturité d’un esprit que d’y trouver quelques vers.
La position victorieuse. — Une bonne attitude
à cheval enlève le courage à l’adversaire, le cœur
au spectateur, — à quoi bon alors attaquer encore ?
Tiens-toi comme quelqu’un qui a vaincu.
Danger dans l’admiration. — À trop admirer les vertus étrangères on peut perdre le sens des siennes propres, et, ne les exerçant plus, les oublier