rare que ce sentiment vous saisisse : mais parfois,
en contemplant avec intensité tout ce qui est humain,
sa plénitude et sa force entremêlées de douceur,
j’ai eu le sentiment que je devrais dire en toute
humilité : » L’homme, lui aussi, est trop beau pour
l’homme contemplatif ! » — et je ne songeais pas
seulement à l’homme moral, mais à tout homme.
Effets mobiliers et propriété terrienne. —
Quand une fois la vie vous a traité en vraie spoliatrice
et vous a pris tout ce qu’elle pouvait vous
prendre de vos honneurs et de vos joies, vous enlevant
vos amis, votre santé et votre avoir, on découvrira
peut-être après coup, lorsque la première
frayeur sera passée, que l’on est plus riche qu’auparavant.
Car maintenant seulement on sait ce qui
vous appartient, au point que nulle main sacrilège
ne peut y toucher : et c’est ainsi que l’on sortira
peut-être de tout ce pillage et de cette confusion
avec la noblesse d’un grand propriétaire terrien.
Involontaires figures idéales. — Le sentiment le plus pénible qu’il y ait, c’est de découvrir que l’on est toujours pris pour quelque chose de supérieur à ce que l’on est. Car on est toujours forcé de s’avouer : Quelque chose chez toi est duperie et mensonge — ta parole, ton expression, ton attitude, ton regard, ton action —, et ce quelque chose de trompeur est aussi nécessaire que l’est, par