dans la vallée, surtout en hiver. Le penseur sait
tout ce que ce symbole veut dire.
Vouloir le bien, savoir le beau. — Il ne suffit
pas d’exercer le bien, il faut aussi l’avoir voulu
et, selon le mot du poète, recevoir la divinité
dans son vouloir. Mais il ne faut pas vouloir le
beau, il faut le pouvoir, avec innocence et aveuglement,
sans que Psyché y mette de sa curiosité.
Que celui qui allume sa lanterne pour trouver des
hommes parfaits prenne garde à ce signe distinctif :
les hommes parfaits sont ceux qui agissent
toujours à cause du bien et aboutissent toujours au
beau, sans y songer. Car, par incapacité et défaut
d’une belle âme, beaucoup de personnes bonnes et
nobles, malgré leur bonne volonté et leurs bonnes
œuvres, restent d’un aspect fâcheux et sont laides
à regarder ; elles repoussent etnuisent même à la
vertu par la hideuse défroque que leur mauvais
goût fait endosser à celle-ci.
Danger de ceux qui renoncent. — Il faut se garder de fonder sa vie sur une base de convoitises trop étroite : car lorsque l’on renonce aux joies que procurent une situation, des honneurs, des fréquentations mondaines, les voluptés, le confort et les arts, il peut venir un jour où l’on s’apercevra qu’au lieu d’avoir la sagesse pour voisin, le renoncement vous a amené la satiété et le dégoût de vivre.