être assez grande pour que la simple convenance
leur fasse abandonner le vote à ceux-ci : de sorte
que, au sens strict, la loi naîtrait de la raison des
plus raisonnables. — Maintenant ce sont les partis
qui votent : et, à chaque vote, il doit y avoir des
centaines de consciences honteuses — toutes celles
des hommes mal informés, incapables de jugements,
qui agissent par imitation, que l’on traîne
et entraîne. Rien n’abaisse autant la dignité d’une
loi nouvelle que la honte forcée de ce manque de
probité, à quoi contraint tout vote par partis. Mais,
je l’ai déjà dit, il est facile, ridiculement facile, d’élaborer
une pareille construction : il n’y a pas de
puissance assez forte sur la terre pour la réaliser
dans un sens meilleur, — à moins que la croyance
en l’utilité supérieure de la science et des savants
ne devienne évidente, même pour le plus malveillant,
et que l’on ne préfère cette croyance à la foi
en le nombre. C’est dans le sens de cet avenir qu’il
nous faut dire : « Plus de respect pour l’homme
compétent ! Et à bas tous les partis ! »
Le « peuple des penseurs » (celui des mauvais penseurs). — L’indéfini, l’indéterminé, le mystérieux, l’élémentaire, l’intuitif — pour donner des noms vagues à des choses vagues — que l’on dit être les qualités du caractère allemand, seraient, si ces qualités existaient effectivement encore, la preuve que la civilisation allemande est demeurée de plusieurs pas en arrière et qu’elle respire encore l’atmosphère du moyen âge. — Il est vrai qu’un