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OPINIONS ET SENTENCES MÊLÉES

l’envient) que d’une certaine plénitude de la force et de la supériorité — les exigences de vos appartements, vos vêtements, vos équipages, vos magasins, les besoins de la bouche et de la table, vos enthousiasmes bruyants pour le concert et l’opéra, et enfin vos femmes ; formées et modelées, mais d’un métal vil, dorées, mais sans rendre le son de l’or, choisies par vous pour en faire parade, se donnant elles-mêmes comme pièces de parade : — ce sont là les propagateurs empoisonnés de cette maladie du peuple qui, sous forme de gale socialiste, se répand maintenant parmi les masses, avec une rapidité toujours plus grande mais qui a eu en vous son premier siège et son premier foyer d’incubation. Et qui donc serait encore capable d’arrêter cette peste ?

305.

Tactique des partis. — Lorsqu’un parti s’aperçoit qu’un de ses membres, après avoir été un adhérent absolu, est devenu un adhérent conditionnel, il tolère si peu ce changement qu’il tente, par toutes sortes d’humiliations et de provocations, d’amener sa défection complète et d’en faire un adversaire : car il soupçonne que l’intention de voir dans sa doctrine quelque chose qui est d’une valeur relative, autorisant le pour et le contre, l’examen et le choix, est plus dangereux pour lui qu’une opposition radicale.

306.

Pour fortifier les partis. — Celui qui veut fortifier les assises intérieures d’un parti lui procure