fessait pour l’épigramme de Simonide, qui se présente
si fruste, sans pointes dorées et sans les arabesques
du jeu de mot, — mais qui dit ce qu’il veut
dire, clairement, avec la tranquillité du soleil, et non
pas comme l’éclair, avec la recherche de l’effet. Est
grecque l’aspiration à la lumière, venant en quelque
sorte d’un crépuscule inné, et c’est pourquoi une
jubilation traverse le peuple lorsqu’il écoute une
sentence laconique, la langue gnomique de l’élégie,
ou les axiomes de sept sages. C’est pourquoi l’on
aimait tant les préceptes en vers qui choquent notre
goût, car c’était là, pour l’esprit grec, une véritable
lâche apollinienne qui avait pour but de vaincre
les dangers du mètre, les obscurités qui sont,
d’autre part, le propre de la poésie. La simplicité,
la souplesse, la clarté sont acquises par effort au
génie du peuple, il ne les possède pas depuis l’origine,
— le danger d’un retour à l’asiatique plane
toujours sur les Grecs, et l’on croirait vraiment que,
de temps en temps, arrivait sur eux comme un
sombre débordement d’impulsions mystiques, de
sauvageries et d’obscurités élémentaires. Nous les
voyons plonger, nous voyons l’Europe emportée
et submergée par le flot — car l’Europe était alors
très petite — mais ils reviennent toujours à la lumière,
étant de bons nageurs et de bons plongeurs,
eux, le peuple d’Ulysse.
Ce qui est vraiment païen. — Peut-être n’y a-t-il rien de plus étrange, pour celui qui regarde le monde grec, que de découvrir que les Grecs