que quelqu’un s’arrête immédialement avant d’avoir
trouvé la solution, persuadé que, jusqu’ici, tous ses
efforts ont été vains, — semblable à quelqu’un qui
désembrouille un écheveau et qui hésite, au moment
où il est presque défait, car c’est alors qu’il voit le
plus de nœuds.
Se joindre aux exaltés. — L’homme réfléchi et
sûr de sa raison peut gagner à se mêler pendant
dix ans aux Imaginatifs, s’abandonnant dans cette
zone torride à une douce folie. Cette fréquentation
lui a fait faire beaucoup de chemin pour le faire
aboutir enfin à ce cosmopolitisme de l’esprit qui
peut dire sans présomption : « Rien d’intellectuel
ne m’est étranger. »
Air vif. — Ce qu’il y a de meilleur et de plus
sain dans les sciences comme dans les montagnes,
c’est l’air vif qui y souffle. —
Ceux qui aiment la
mollesse de l’esprit (les artistes, par exemple) craignent
et abandonnent les sciences à cause de cette
atmosphère.
Pourquoi les savants sont plus mobiles que les artistes. — La science a besoin de natures plus nobles que la poésie. Les natures scientifiques doivent être plus simples, moins portées sur la gloire, elles doivent approfondir des choses qui, aux yeux du grand nombre, paraissent rarement dignes d’un