sans le combattre, et que le doute au sujet de la
qualité d’une chose — tel qu’il naît rapidement
avec un goût quelque peu exercé — peut nous servir
d’argument contre cette chose, et de motif pour
l’éviter complètement : au risque de nous tromper
quelquefois et de confondre le bien difficilement
abordable avec le mauvais et le médiocre. Seul celui
qui ne sait rien faire de mieux doit s’attaquer
aux turpitudes du monde, en soldat de la culture :
mais ceux qui doivent entretenir la culture et répandre
ses enseignements se nuisent à eux-mêmes
s’ils demeurent les armes à la main et transforment,
par leur vigilance, leurs gardes de nuit et leurs
mauvais rêves, la paix de leur vocation et de leur
foyer en une inquiétude belliqueuse.
Comment il faut raconter l’histoire naturelle. — L’histoire naturelle, étant l’histoire de la lutte victorieuse de la force moralo et intellectuelle, contre la peur et l’imagination, la paresse, la superstition, la folie, devrait être racontée de façon à ce que chacun de ceux qui l’entendent soit entraîné irrévocablement à aspirer à la santé et à l’épanouissement intellectuels et physiques, à ressentir la joie d’être l’héritier et le continuateur de tout ce qui est humain et à se vouer à un esprit d’entreprise toujours plus noble. Jusqu’à présent, elle n’a pas encore trouvé son véritable langage, parce que les artistes inventifs et éloquents — il en faut pour cela — ne peuvent pas se débarrasser d’une méfiance obstinée à son égard et, avant tout,