fiance ; avec le temps néanmoins, la somme des vérités intangibles, c’est-à-dire qui survivent à tous
les orages du scepticisme, à toutes les analyses
peut devenir assez grande (par exemple dans l’hygiène de la santé) pour qu’on se détermine là-dessus à fonder des ouvrages « éternels ». En attendant, le contraste de notre existence éphémère agitée avec le repos de longue haleine des âges métaphysiques agit encore trop fort, parce que les deux
époques sont encore trop voisines ; l’homme isolé
lui-même parcourt aujourd’hui trop d’évolutions
intérieures et extérieures pour qu’il ose s’établir,
rien que pour sa propre existence, d’une façon durable et une fois pour toutes. Un homme tout à
fait moderne, qui veut par exemple se bâtir une
maison, éprouve à ce propos le même sentiment
que s’il voulait, de son vivant, se murer dans un
mausolée.
Âge de la comparaison. — Moins les hommes sont enchaînés par l’hérédité, plus grand devient, le mouvement intérieur de leurs motifs, plus grande à son tour, par correspondance, l’agitation extérieure, la pénétration réciproque des hommes, la polyphonie des efforts. Pour qui y a-t-il actuellement encore une obligation stricte de se lier, lui et sa descendance, à une localité ? Pour qui y a-t -il, d’une façon générale, encore quelque lien étroit ? De