nent en eux bien plus fort que les motifs qui les
causent, et ainsi se produit, lorsqu’ils rendent la
parole à leur sentiment, ce ton sourd d’écho qui
décèle l’absence ou la pauvreté de motifs. Le ton
de l’âge plus mûr est précis, bref, modérément
élevé, mais, comme tout ce qui est clairement articulé, portant très loin. La vieillesse enfin apporte
dans le son de voix quelque douceur et indulgence,
et, pour ainsi dire, le sucre : dans bien des cas, à la
vérité, elle le rend aussi plus aigre.
Hommes arriérés et avancés. — Le caractère désagréable, qui est plein de méfiance, qui sent avec envie tout heureux succès de ses confrères et de ses proches, qui est violent et furieux contre les opinions dissidentes, montre qu’il appartient à un stade antérieur de la civilisation, qu’il est donc une survivance ; car la manière dont il a commerce avec les hommes était la bonne et convenable pour les conditions d’un âge du droit du plus fort ; c’est un homme arriéré. Un autre caractère, qui est riche de sympathie, se fait partout des amis, ressent aveccordialité tout ce qui croît et grandit, partage tous les plaisirs de l’honneur et des succès d’autrui, et ne prétend pas au privilège de connaître seul le vrai, mais est rempli d’une confiance modeste — c’est un homme avancé, qui lutte pour une civilisation supérieure des hommes. Le caractère désa-