âge montre dans l’Église une institution qui se
propose une fin universelle, embrassant l’humanité
dans son ensemble, et de plus une fin nécessaire
à l’intérêt — soi-disant — suprême de l’humanité :
considérées en regard, les fins des États et des nations
que montre l’histoire moderne donnent une
impression d’étroitesse ; elles apparaissent mesquines,
basses, matérielles, bornées dans l’espace. Mais
cette impression différente sur l’imagination ne
doit pas enfin déterminer notre jugement ; car
cette institution universelle répondait à des besoins
artificiels, reposant sur des fictions, qu’il lui fallait
d’abord faire naître là où ils n’existaient pas (besoin
de rédemption) ; les institutions nouvelles portent
remède à des nécessités réelles ; et le temps viendra
où naîtront des institutions destinées à servir
les véritables besoins communs de tous les hommes,
à rejeter dans l’ombre et dans l’oubli l’idéal de fantaisie,
l’Église catholique.
La guerre indispensable. — C’est une vaine idée d’utopistes et de belles âmes que d’attendre beaucoup encore (ou même : beaucoup seulement alors) de l’humanité, quand elle aura désappris de faire la guerre. En attendant, nous ne connaissons pas d’autre moyen qui puisse rendre aux peuples fatigués cette rude énergie du champ de bataille, cette profonde haine impersonnelle, ce sang-froid dans