sont eux qui, par suite de leur ambition plus grande,
s’exposent le plus aux dangers. — Le grossier patriotisme romain est, aujourd’hui que s’imposent des
devoirs tout autres et plus élevés que patria et
honor, ou quelque chose de peu honorable, ou un
indice d’idées arriérées.
L’espérance comme prétention. — Notre ordre
social fondra lentement, comme ont fait tous les
ordres antérieurs, aussitôt que le soleil d’idées nouvelles luisait avec une nouvelle ardeur sur les
hommes. On ne peut désirer cette fonte qu’en l’espérant : et on ne peut raisonnablement l’espérer
que si l’on attribue à soi et à ses semblables plus
de force dans le cœur et dans la tête qu’aux représentants des choses existantes. Ainsi d’ordinaire
cette espérance sera une prétention, un excès d’estime de soi.
Guerre. — Au désavantage de la guerre on peut dire : elle rend le vainqueur brute, le vaincu méchant. En faveur de la guerre : elle introduit la barbarie dans les deux conséquences susdites, et par là ramène à la nature : elle est pour la civilisation un sommeil ou un hivernage, l’homme en sort plus fort pour le bien et pour le mal.