être une amie, une coadjutrice, une productrice,
une mère, un chef de famille, une gouvernante,
qui peut-être même doit, indépendamment de
l’homme, s’occuper de son affaire et de sa fonction propre, ne peut pas être en même temps une
concubine : ce serait d’une façon générale trop
lui demander. Il pourrait ainsi se produire dans
l’avenir le contraire de ce qui avait lieu à Athènes
au siècle de Périclès : les hommes, qui n’avaient
guère alors dans leurs femmes que des concubines,
se tournaient en outre vers les Aspasies, parce
qu’ils aspiraient aux attraits d’un commerce libérateur pour la tête et le cœur, tel que seuls peuvent
le procurer le charme et la souplesse intellectuelle
des femmes. Toutes les institutions humaines,
comme le mariage, n’admettent qu’un degré modéré d’idéalisation en pratique, autrement des
remèdes grossiers deviennent immédiatement nécessaires.
Période militante des femmes. — On pourra, dans les trois ou quatre contrées civilisées de l’Europe, faire des femmes, par quelques siècles d’éducation, tout ce que l’on voudra, même des hommes, non à la vérité au sens sexuel, mais enfin dans tout autre sens. Sous une telle influence, elles auront un jour reçu toutes les vertus et les forces des hommes ; il est vrai qu’il leur faudra par-dessus