Page:Nietzsche - Humain, trop humain (1ère partie).djvu/334

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
334
HUMAIN, TROP HUMAIN

tuce, l’injustice que sa vie témoigne dans leur représentation.

354.

Le parent considéré comme le meilleur ami. — Les Grecs, qui savaient si bien ce que c’est qu’un ami — eux seuls de tous les peuples possèdent une étude philosophique profonde, multiple, de l’amitié ; au point qu’ils sont les premiers, et jusqu’ici les derniers, à qui l’ami soit apparu comme un problème digne de solution, — ces mêmes Grecs ont désigné les parents par un terme qui est le superlatif du mot « ami ». Cela reste pour moi inexplicable.

355.

Honnêteté méconnue. — Lorsque quelqu’un, dans la conversation, se cite lui-même (« j’ai dit alors », « j’ai coutume de dire »), cela fait l’impression de la prétention, tandis que bien souvent cela vient de la source opposée, tout au moins de l’honnêteté, qui ne veut pas parer et attifer le moment même avec des inspirations qui appartiennent à un moment précédent.

356.

Le parasite. — C’est un signe de manque total de sentiments nobles, quand quelqu’un préfère vivre dans la dépendance, aux dépens d’autrui, pour n’être pas forcé de travailler, d’ordinaire avec