pendante et prudente de la connaissance est jugée
presque comme une sorte de manie ; la liberté de
l’esprit est déconsidérée spécialement par les savants, qui voudraient trouver, dans son art de considérer les choses, leur solidité et leur labeur d’abeilles et qui l’exileraient volontiers dans un seul
coin de la science : au lieu qu’elle a le devoir tout
autre, et bien supérieur, d’étendre d’une position
isolée son commandement sur toutes les forces de
la science et de l’érudition, et de leur faire voir les
voies et les buts de la culture. — Une plainte
comme celle qui vient d’être entonnée aura sans
doute son moment et résonnera un jour d’elle-même, dans un retour offensif du génie de la méditation.
Défaut principal des hommes d’action. — Les hommes d’action manquent ordinairement de l’activité supérieure : je veux dire l’individuelle. Ils agissent à titre de fonctionnaires, de marchands, d’érudits, autrement dit de représentants d’une espèce, mais non à titre d’hommes déterminés, isolés et uniques ; à cet égard ils sont paresseux. — C’est le malheur des gens d’action que leur activité est toujours un peu irraisonnée. On ne peut, par exemple, demander au banquier qui amasse de l’argent le but de son incessante activité ; elle est irraisonnée. Les gens d’action roulent comme roule