Gœthe. — Le grand naturaliste von Baer trouve la
supériorité de tous les Européens sur les Asiatiques
dans la capacité acquise par éducation de pouvoir
donner des raisons de tout ce qu’ils croient, ce dont
les autres sont totalement incapables. L’Europe est
allée à l’école de la pensée conséquente et critique,
l’Asie ne sait toujours pas distinguer entre la vérité et la poésie et ne se rend pas compte si ses convictions dérivent de l’observation propre et du raisonnement normal ou de l’imagination. — C’est la
raison dans l’école qui a fait que l’Europe est l’Europe : au moyen-âge, elle était en train de redevenir
une province et une annexe de l’Asie, — par conséquent de perdre le sens scientifique qu’elle devait
à la Grèce.
Appréciation trop basse de l’éducation du lycée. — On cherche rarement l’importance du lycée dans les choses qui y sont réellement apprises et que l’on en emporte sans pouvoir les perdre, mais plutôt dans celles que l’on y enseigne et que l’écolier ne s’approprie qu’à contre-cœur, pour s’en débarrasser, dès qu’il le peut, d’une secousse. La lecture des classiques — comme l’accordera tout esprit cultivé — est, telle qu’elle est pratiquée partout, un procédé monstrueux : elle se fait devant des jeunes gens qui à aucun égard ne sont mûrs pour elle, par des