et nager dans la vie suivant une route propre, contre
tous les courants, s’ils ne voyaient çà et là de
leurs pareils vivre dans des conditions pareilles et
ne leur prenaient la main dans la lutte, aussi bien
contre le caractère ochlocratique de la demi-intelligence
et de la demi-culture, que contre les tentatives
faites à l’occasion pour établir une tyrannie
avec l’aide de l’action des masses ? Les oligarques
sont nécessaires les uns aux autres, ils ont leur plus
grand plaisir les uns dans les autres, ils comprennent
leurs signes d’intelligence — mais malgré tout
chacun est libre, il combat et triomphe à son rang,
préférant périr plutôt que de se soumettre
Homère. — Le plus grand fait de la civilisation grecque reste toujours ceci, qu’Homère devint de si bonne heure panhellénique. Toute la liberté intellectuelle et humaine où parvinrent les Grecs revient à ce fait. Mais ce fut en même temps la fatalité propre de la civilisation grecque, car Homère aplanissait en centralisant et dissolvait les plus sérieux ; instincts d’indépendance. De temps en temps s’éleva du fond le plus intime de l’hellénisme la protestation contre Homère ; mais il resta toujours vainqueur. Toutes les grandes puissances spirituelles exercent, à côté de leur action libératrice, une autre action déprimante ; mais, à la vérité, cela fait une dif-