soulevée, et toute philosophie a inconsciemment le
dessein de lui attribuer la plus haute utilité. C’est
ainsi qu’il y a dans toutes les philosophies tant
d’essor donné à la métaphysique et une telle
crainte des solutions de la physique, qui paraissent
insignifiantes ; car l’importance de la connaissance
pour la vie doit apparaître aussi grande que possible. Là est l’antagonisme entre les domaines
scientifiques particuliers et la philosophie. La dernière veut, ce que veut l’art, donner à la vie et à
l’action le plus possible de profondeur et de signification : dans les premières on cherche la connaissance et rien de plus — quelque chose qui
doive en sortir. Il n’y a jusqu’ici pas encore eu de
philosophe entre les mains duquel la philosophie
ne soit devenue une apologie de la connaissance ;
en ce point au moins chacun est optimiste ; à
celle-ci doit être attribuée la plus grande utilité.
Tous sont tyrannisés par la logique : et celle-ci est
par essence un optimisme.
Le trouble-fête dans la science. — La philosophie se sépara de la science, lorsqu’elle posa la question : quelle est la connaissance du monde et de la vie avec laquelle l’homme vit le plus heureux ? Cela se fit dans les écoles socratiques : par la considération du bonheur, on lia les veines de la re-