nières ? Ce n’est sans doute pas le cas, bien que
leur esprit puisse avoir bonne volonté pour cela :
mais leur chair est faible. Le passé de la civilisation
est trop puissant encore dans leurs muscles :
ils sont encore dans une situation peu libre et sont
à moitié ecclésiastiques laïques, à moitié précepteurs
dépendants de gens et de classes nobles, et en
outre, par pédanterie de science, par de sottes
méthodes surannées, rabougris et momifiés. Ils
sont ainsi, au moins de corps, et souvent aussi
pour les trois quarts de leur esprit, toujours les
courtisans d’une civilisation vieillie, même décrépite,
et comme tels décrépits eux-mêmes ; l’esprit
nouveau, qui parfois bruit dans ces vieux bâtiments,
ne sert pendant un temps qu’à les rendre
plus incertains et plus inquiets. En eux rôdent
aussi bien les fantômes du passé que les fantômes
de l’avenir ; quoi d’étonnant si alors ils ne font pas
toujours la meilleure mine, s’ils n’ont pas l’attitude
la plus plaisante ?
Avenir de la science. — La science donne à celui qui y consacre son travail et ses recherches beaucoup de satisfaction, à celui qui en apprend les résultats, fort peu. Mais comme peu à peu toutes les vérités importantes de la science deviennent ordinaires et communes, même ce peu de satisfaction