emprunte le langage du sentiment le plus profond,
du loyalisme fidèle et respectueux, — par embarras,
défaut d’esprit et de grâce. Aussi la rencontre
publique et solennelle des hommes paraît-elle
toujours plus maladroite, mais plus sincère et plus
honnête, sans l’être. — Mais faut-il croire qu’il y
aura sans cesse décadence dans les manières ? Il
me semble plutôt que les manières décrivent une
courbe profonde et que nous approchons de son
point le plus bas. Pour peu que la société se trouve
plus assurée de ses desseins et de ses principes,
en sorte que ceux-ci pourront exercer une influence
éducatrice (tandis que maintenant les manières
apprises suivant le moule de circonstances antérieures
sont de plus en plus faiblement transmises
par hérédité et éducation), il y aura dans les relations
des manières, dans la société des gestes et des
expressions, qui devront naturellement paraître
aussi nécessaires et aussi simples que le seront ces
desseins et ces principes. La division meilleure du
temps et du travail, l’exercice gymnastique transformé
pour accompagner tout beau loisir, la
réflexion accrue et devenue plus stricte, donnant
au corps lui-même de l’habileté et de la souplesse,
amèneront tout cela avec soi. — Il est vrai qu’à ce
propos, on pourrait penser avec quelque ironie à
nos savants, en se demandant si eux, qui veulent
pourtant être les précurseurs de la civilisation nouvelle,
se distinguent en fait par de meilleures ma-
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HUMAIN, TROP HUMAIN