hommes voyaient dans l’instinct aphrodisiaque une
divinité et le sentaient agir en eux avec une reconnaissance
portée à l’adoration, cette passion s’est
dans le cours du temps compliquée de séries de
conceptions plus élevées, et par là s’est en effet
beaucoup ennoblie. C’est ainsi que quelques peuples,
grâce à cet art d’idéalisation, ont fait de certaines
maladies de puissants auxiliaires de la civilisation :
par exemple les Grecs qui, dans les siècles
antérieurs, souffraient de grandes épidémies
nerveuses (sous forme d’épilepsie et de danse de
St-Guy) et en ont formé le type magnifique de la
Bacchante. — Les Grecs ne possédaient rien moins
qu’une santé équilibrée ; — leur secret était de
rendre même à la maladie, pourvu qu’elle eût de la
puissance, les honneurs d’une divinité.
Musique. — La musique n’est pas en soi et pour soi tellement significative de notre être intime, si profondément émouvante, qu’elle pût passer pour le langage immédiat du sentiment ; mais son antique union avec la poésie a mis tant de symbolisme dans le mouvement rythmique, dans les forces et les faiblesses du son, que nous avons maintenant l’illusion qu’elle parle directement à l’être intime et provienne de l’être intime. La musique dramatique n’est possible que lorsque l’art des sons a