que cela paraisse aussi publiquement. » La première
chose manque-t-elle et la seconde est-elle
néanmoins désirée, on parle de vanité. La seconde
manque-t-elle et n’est-elle pas réclamée, on parle
d’orgueil.
Le nécessaire dans l’œuvre d’art. — Ceux qui
parlent tant de l’élément nécessaire dans une œuvre
d’art exagèrent, s’ils sont artistes, in majorem artis gloriam,
ou, s’ils sont profanes, par
ignorance. Les formes d’une œuvre d’art qui donnent
à sa pensée la parole, qui sont par conséquent
sa façon de s’exprimer, ont toujours quelque
chose de facultatif, comme toute espèce de langage.
Le sculpteur peut ajouter ou omettre beaucoup de
petits traits : de même l’interprète, qu’il soit comédien,
ou, en ce qui concerne la musique, virtuose
ou chef d’orchestre. Ces nombreux petits traits et
ces polissures lui font plaisir aujourd’hui, demain
non, ils sont là plutôt en vue de l’artiste que de
l’art, car il a aussi besoin, dans la contrainte et
l’effort sur soi-même que l’expression de sa pensée
principale exige de lui, de gâteaux et de jouets à
l’occasion, pour ne pas devenir morose.
Faire oublier le maître. — Le pianiste qui exécute l’œuvre d’un maître aura joué le mieux pos-